Dimanche 18 novembre, Jamie Cudmore prendra le départ de la première édition aixoise de la course des Bacchantes, organisée par le Docteur David Barriol, chirurgien urologue à la Polyclinique Rambot. Pour défendre une cause à laquelle notre manager moustachu est particulièrement sensible. Cela valait bien cet échange entre les deux protagonistes.
Docteur Barriol, pouvez-vous nous présenter la course des Bacchantes ? Qu’est-ce qui se cache sous le slogan « Une course pas sérieuse pour une cause sérieuse » ?
D.B. : Il s’agit d’une course caritative qui a pour but de récolter des fonds pour soutenir la recherche sur le cancer de la prostate, s’inspirant du Morunning créé en Australie au début des années 2000. La course des Bacchantes se veut un évènement festif, amical, familial, convivial, de partage, comme le rugby se déroulant dans la bonne humeur. C’est pour cela que nous avons choisi une distance accessible à tous : 8 km. Ce parcours, je pense, sera très agréable dans le centre-ville d’Aix-en-Provence avec des animations tout au long du tracé et dans le stade Carcassonne, point de départ et point d’arrivée. Sans oublier, pour tous et toutes, le port de la moustache vivement recommandé (sourire).
Jamie, le rugby, c’est sérieux ?
J.C. : (rire) Ça dépend. Il faut savoir prendre du recul. Dans le quotidien d’un pays, non, ce n’est pas très sérieux, ça reste du sport. Un jeu. Et il faut que ça reste un jeu
Après, une fois que tu es dedans, bien sûr que c’est sérieux. Si tu ne l’es pas dans ton travail, tu seras vite dépassé. C’est important de l’être lorsque tu t’entraînes. Lorsque tu es un professionnel il faut le traiter sérieusement sans oublier qu’il y a des choses plus importantes que ça dans le monde.
« cette année ma moustache a commencé à pousser un peu plus tôt parce que mon père est venu me voir » J.C.
Le club s’associe aux Bacchantes. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
J.C. : C’est très intéressant que le club essaye, lui aussi, de sensibiliser les gens à cette cause. Personnellement, ça l’est encore plus puisque ma famille est touchée par cette maladie, avec mon père. Je fais Movember depuis presque 15 ans avec mes frères, mes amis… Alors cette année ma moustache a commencé à pousser un peu plus tôt parce que mon père est venu me voir le mois dernier. J’en ai profité pour attaquer mon Movember. Si les rugbymen peuvent donner un peu de leur temps et de leur notoriété à cette cause, c’est la moindre des choses que nous puissions faire.
Docteur, où en est, aujourd’hui, la recherche contre le cancer de la prostate ?
D.B. : Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent en France avec plus de 53 000 nouveaux cas par an. Il est responsable de près de 9000 décès par an. Notre association va permettre de financer la recherche par l’intermédiaire d’un Fonds de dotation soutenant notamment l’association Française d’urologie (AFU).
Les progrès constants de la recherche permettent d’augmenter l’efficacité curative du traitement sur la tumeur tout en réduisant dans le même temps des effets secondaires lourds.
Le développement des traitements dits focaux permet de prendre en charge uniquement la zone tumorale et non plus l’organe dans sa totalité et les structures anatomiques environnantes. Ainsi on améliore la récupération après traitement et le retour à une vie active plus rapide.
Les traitements médicamenteux de nouvelle génération autorisent une augmentation significative de la survie des patients tout en préservant leur qualité de vie à moyen et long terme.
Docteur Barriol, du sport pour lutter contre la maladie. L’association des deux était naturelle ?
D.B. : Évidemment le sport et la santé sont parfaitement liés à la fois dans la prévention du cancer mais également pour diminuer significativement le risque de récidive après traitement d’un cancer. Cela est désormais très largement établi.
Le choix de la course à pied, comme support de l’opération, s’est imposé aux organisateurs des Bacchantes depuis la première édition à Paris, en 2012.
On s’est calé sur le modèle anglo-saxon : la course à pied est une discipline de masse, aussi populaire chez les hommes que chez les femmes et rassemblant le plus de monde. Cela permet donc de toucher, de sensibiliser et d’informer un maximum de personnes.
Jamie, le docteur Barriol associe le sport à la santé. Toi c’est un peu l’inverse, tu es engagé pour associer la santé au sport…
J.C. : Oui, c’est vrai, notamment avec notre fondation Rugby Safety Network. On fait beaucoup d’éducation autour des problèmes de commotions cérébrales. C’est très important que les jeunes sachent que lorsque tu es touché, tu ne peux pas jouer. Il te faut du repos pour être apte. Le sport, c’est bon pour la santé mais il ne faut pas qu’il la mette en danger. Sport et santé son indissociables.
« Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent en France avec plus de 53 000 nouveaux cas par an » D.B.
Docteur, quelles recommandations pour se prémunir de cette maladie ?
Il n’y a à ce jour aucune recommandation particulière pour se prémunir de cette maladie. En revanche, il est recommandé, selon l’association Française d’urologie, une détection précoce à partir de 50 ans.
Jamie, on te verra sur cette course ?
Oui oui bien sûr. Par contre il faut que je m’entraîne, c’est déjà la semaine prochaine ! (rire)
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