Les Noirs repartent de Béziers les poches vides, malgré un investissement défensif énorme. Mais cette performance chez le deuxième du classement est dans la lignée des précédentes : cohérente. Et aurait pu valoir quelque chose si la 3ème mêlée sanctionnée sous les perches biterroises n’avaient pas donné lieu à… un bras cassé. On était après la sirène.

 

La fiche technique

Béziers 23 – 12 Provence Rugby. Température agréable. Pelouse grasse. Vent nul. 4900 spectateurs. Score à la mi-temps  13 – 6. Arbitre : Christophe Mallet. Pour Béziers : 2 essais (Gerber 4′, Marais 44′), 2 transformations (Gerber 4′, 45′), 3 pénalités (Gerber 22′, 27′, 62′). Pour Provence Rugby : 4 pénalités (Bouillon 24′, 40′, 48′, 57′, XX drop. Cartons jaunes : Lomidze (38′), Gerber (71′) pour Béziers; Assi (27′), Ndiaye (71′) Pour Provence Rugby.

 

Composition des équipes

• Béziers : Lafon, Pinto Ferrer, Brison – Lambey, Lokotuy – Lomidze, Ramoneda, Méité – Valentine (m), Suchier (o) – Marais, Gerber, Puletua, Gmir – Peyras Loustalet. Remplaçants : Fualau, Fernandes Moreira, Battye, Barrère, Bisman, Munro, Bourdeau, Stragiotti.

 

• Provence Rugby : Ma’afu, Lescadieu, Assi – Potente, Navickas – Guillaume, Verdy, Havea – Berger (m), Bouillon (o) – Naioko, Jacquet, Hecker, Poujol – Levy. Remplaçants : Colliat, Ndiaye, Longépée, Maamry, Cecot, Vakacegu, Labarthe, Cotter.

 

Le contexte

Côté Provence Rugby, le moral, et la confiance, reviennent après une série positive de 9 points récoltés sur les 3 derniers matchs. Dont deux victoires face à des gros bras du championnat (Bayonne et Perpignan). De là à dire que cela va suffire face à une équipe de Béziers intraitable à domicile, il y a un monde. Pour l’occasion, les deux équipes ont décidé de pratiquer le turnover : Munro, Barrère et Battye sont sur le banc côté héraultais. Pour le Provence Rugby, Bornman, Swanepoel, Marrou et autre Vallejos ne sont pas du voyage.

 

Le scenario

La première mi-temps est clairement à l’avantage des Bitterois, sûrs de leur force à domicile. Ils ouvrent le score dès le 2ème minute après un petit coup de pied par dessus de Suchier, parfaitement récupéré par Gerber. En tribune de presse, au milieu des journalistes bitterois qui ne doutent pas de leur équipe, on se dit qu’on va vivre un petit calvaire. Mais les Noirs s’accrochent, dans la roue d’un Jérôme Jacquet de tous les combats. Ils sont (trop) souvent sanctionnés, mais ne lâchent rien. Béziers ne fera avancer son compteur points que de 6 unités, grâce à deux pénalités de ce même Gerber. Mais comme Provence Rugby, dont la touche est une nouvelle fois handicapante, se montre réaliste, l’écart n’augmente pas. Et c’est une chance de regagner les vestiaires avec cet écart. Un carton jaune partout, certes, mais le véritable fait marquant de cette première période, c’est la blessure de ce filou de Valentine, et véritable maître à jouer.

Les Noirs attaquent la seconde mi-temps en supériorité numérique après la biscotte reçue par Lomidze pour un vilain plaquage sur Julien Berger. Mai coup de babou, l’entame est la même que la précédente. Essai de Marrais pour l’ASBH qui se met à l’abri. Derrière, les Noirs s’accrochent, affichent une nouvelle fois une abnégation à toute épreuve. Bouillon, grâce à deux pénalités ramène son équipe à 8 points (20-12). Ndiaye se met à la faute, prend un jaune, mais il en faut plus pour faire lâcher les Provençaux. Qui s’arque-boutent. On croit que le salut viendra de la mêlée, ultra-dominatrice en fin de match, mais l’arbitre sanctionne deux fois les Héraultais. A la troisième, monsieur Mallet indique… un bras cassé. Ceux-là s’en sortent. Et c’en est fini des chances aixoises de ramener quelques chose.

Les deux entames de mi-temps auront coûté cher. C’est un voyage à vide.

 

Une homme dans le match Lucas Guillaume

Après avoir éprouvé des difficultés en début de match , la touche aixoise aura finalement été dominatrice sur ses propres lancers. Grâce, notamment, à Lucas Guillaume qui a régné en maître dans ce domaine. Et comme le troisième ligne aixois aura également été très actif dans le jeu, celui-ci signe une très belle prestation aujourd’hui à Béziers.

 

Les conséquences

Avec une équipe dite « remaniée », et de nombreux cadres laissés au repos, les Aixois ont démontré qu’ils pouvaient compter sur une profondeur de banc intéressante. Les joueurs alignés aujourd’hui n’ont pas grand-chose à envier à ceux qui ont battu Perpignan dimanche dernier. Au-delà du résultat à zéro point, cette performance réussie chez le 2ème du championnat, qui règne en maître chez lui, est prometteuse. Et puis Dax n’ayant pas pris de point, c’est le statu quo en bas du classement. Carcassonne fait une bonne opération en prenant le bonus défensif à Bayonne.

 

La réaction

« Une émulation au sein du groupe »

Marc Delpoux (entraîneur Provence Rugby) : « Oui, on peut avoir des regrets, car on prend cet essai dès la 2ème minute, sur une incompréhension défensive, qui nous plombe le match. Après, on fait jeu égal. On voulait surtout pas qu’ils développent leur jeu sur les groupés pénétrants parce que c’est leur grande force et ils n’en ont pas fait un. On a été bons en conquête. On a été très forts en mêlée. On a été récompensés à Mont-de-Marsan il y a quinze jours, mais pas aujourd’hui. En deuxième mi-temps, nous avons été extraordinaires défensivement, sauf sur deux actions où on s’oublie défensivement. (des regrets de ne pas avoir aligné l’équipe type ?) Non, parce que je ne suis pas sûr que ceux qui sont restés à Aix aient rendu la prestation défensive vue aujourd’hui. C’est un sport où il faut avoir de la fraîcheur, mentale et physique, et je ne suis pas sûr que les joueurs alignés face à Perpignan auraient été à ce niveau. De plus en plus, il y a une cohérence défensive, notamment sur le nombre de plaquages. Il y a une émulation au sein du groupe, avec une 3ème ligne qui a été très performante aujourd’hui ».