A la sortie de l’entraînement effectué à Narbonne, sur la route pour Biarritz hier matin, Marc Delpoux a répondu à nos questions. Selon lui, l’équipe est en train de trouver son équilibre à l’heure d’affronter un adversaire qui, s’il n’a plus grand-chose à jouer, n’en sera pas moins dangereux. Interview.
La prestation face à Bourgoin vendredi dernier a semblé concrétisé une progression linéaire. As-tu le sentiment que ton équipe a lancé son sprint final ?
Le paradoxe c’est que depuis la défaite face à Dax, l’équipe semble plus équilibrée. C’est dû au fait que tous les joueurs se sont appropriés le projet de jeu. Les joueurs ont fait leur mea culpa après ce match, ajouté au fait qu’il est « rentré » deux joueurs importants, Ross Skeate et Romain Sola. Ils ont rassuré l’équipe mais ils l’ont surtout bien cadrée. Jannie (Bornman) avait un rôle de capitaine qui, certainement, ne lui correspond pas. C’est un soldat Jannie (sourire) ! Et nous lui avons enlevé le poids du capitanat. Ross l’a repris avec brio… Voilà, tous ces facteurs-là font qu’aujourd’hui l’équipe sait ce qu’elle veut faire. Quand je vois notre équipe à Colomiers, à Bayonne… je me dis qu’on a désormais de l’espoir sur nos matchs à l’extérieur.
« Et puis il faut un « pénible » »
Tu disais avant la rencontre face au CSBJ que ton équipe s’en sortirait par le jeu. En es-tu encore plus convaincu aujourd’hui ?
Oui, on est toujours dans cette logique. Tu as vu, vendredi dernier, nous avons fait rentrer un jeune pilier des Espoirs, Youssef Amrouni, qui a super bien tenu son rôle, nous avons lancé Sonny Cecot, il y avait aussi « Flo » Munoz, ça veut dire que les jeunes aussi commencent à rentrer dans ce projet sportif. Je reste persuadé qu’à chaque fois que nos adversaires rentrent sur le terrain, ils sont plus grands, plus gros, plus forts, plus rapides… Donc il nous faut trouver des solutions, trouver une alternative à tout ça. Et l’alternative, c’est certainement le jeu.
Dans cette équipe, il y a un joueur qui, sans faire de bruit, semble s’installer. Qu’est-ce que t’apporte Florian Munoz ?
C’est toujours pareil. Dans une équipe, on cherche à trouver un équilibre. Comme je te le disais, Ross Skeate nous a amené cet équilibre dans la hauteur, la touche, et puis après il faut essayer de trouver un équilibre sur la 3ème ligne : un joueur puissant qui est Jannie Bornman, un joueur qui va un petit peu partout, un joueur mixte qui est Tanguy Molcard parce qu’il saute en touche, il court beaucoup, il déblaye… Et puis il faut un « pénible », comme il y a dans toutes les équipes, le fameux numéro 7. Aujourd’hui, il me semble que « Flo » Munoz (photo ci-dessous) amène le plus de compétences dans ce domaine-là.
« Si nous tenons ce niveau défensif »
Biarritz, n’a guère d’objectifs en cette fin de saison, si ce n’est finir du mieux possible. Penses-tu que c’est un avantage pour Provence Rugby ?
Je vois Narbonne qui n’a plus rien à jouer et qui prend le bonus offensif la semaine dernière, qui doit gagner la semaine d’avant à Mont-de-Marsan… Les équipes qui ne jouent rien, je m’en méfie toujours. La dernière fois que j’ai joué les Biarrots, c’était avec Perpignan, ils ne jouaient plus rien puisqu’ils étaient déjà relégués depuis bien longtemps… Ils n’avaient plus le soucis du score, jouaient tous les ballons… Et ces équipes-là sont très dangereuses.
Sur quoi as-tu appuyé cette semaine pour remporter ce match ?
Aucun match ne se ressemble. Aucun. Malheureusement. Parce que s’ils (les joueurs) peuvent rééditer la même prestation qu’ils ont fournie contre Bourgoin, ils gagneront chez n’importe qui, avec un petit bémol, « peut-être pas à Lyon » (sourire). On l’a vu à Bayonne où on perd de 5 points, sans revenir sur des choses qui fâchent car je ne suis pas sûr que l’essai qu’on prend y était (l’essai de Bastien Fuster est clairement entâché d’un en-avant, ndlr)… On fait jeu égal avec Colomiers et on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’on aurait pu faire mieux. Continuons dans cette logique-là, il nous reste deux déplacements, à Biarritz et à Perpignan, et si nous tenons ce niveau défensif vu contre Bourgoin, avec la même force physique, la même organisation sur le terrain, je ne dis pas que nous gagnerons ces deux matchs, mais on doit pouvoir aller y chercher quelque chose.