Patrice HALIMI - Provence Rugby

L'encadrement

Patrice HALIMI

Médecin référent






"Je veux être utile. Depuis que je suis en âge de dire ce que je veux faire, j'ai toujours voulu faire médecin. Tout le reste me parait vain, inutile. À 16 ans, j'étais odieux d'arrogance, je trouvais que tout ne servait à rien. Et ça (la médecine), au moins, ça avait sa petite utilité". Si les Présidentielles de 2007 avaient mis en lumière le principe du vote utile, le survolté Patrice Halimi, lui, pourrait être à la base du soin utile. Une utilité qui trouve son interprétation dans le propos, volontairement trivial : "tu étais "cassé", tu ne l'est plus. Tu étais "tordu", tu es droit. Là, il y a de l'utilité ». Car en même temps, Patrice Halimi fait partie de ces médecins que l'on comprend. Aisément : « Oui, c'est vrai. Mon rapport à la médecine n'est pas un rapport surplombant. Mon éthique médical ne me positionne pas au-dessus de mes patients. Au cabinet, je n'ai pas de blouse blanche. D'une part, parce que personne ne doit douter que c'est moi le médecin et ensuite, parce que je ne veux pas qu'il y ait une barrière entre toi et moi. Au contraire, nous sommes côte-à-côte pour essayer que tu ailles mieux. C'est ça ma conception de la médecine. Les chirurgiens qui pensent que la médecine c'est la messe, ça m'a toujours fait marrer. »


Aux portes des Européennes


Souvent drôle, toujours franc et parfois à tendance surexcitée, ce licencié en philo a d'autres sujets sur lesquels il est beaucoup moins enclin à se bidonner : « On cantonne souvent le médecin aux soins : tu es blessé, je m'occupe de toi. Mais on ne lui laisse pas toute la place pour s'occuper de ta santé : comment je vais faire pour que tu ne sois pas malade ? » Toujours dans un soucis d'utilité et d'efficacité, doc Halimi a donc créé l'association Santé Environnement France : « on s'est réunis autour d'une pizza, on était 4 au début (aujourd'hui l'association compte 2500 professionnels de santé, ndlr). L'idée pour nous est de sortir de notre cabinet pour intervenir sur la place publique sur des problèmes de santé liés à l'environnement. Non pas pour dire, il faut faire ci, il faut faire ça, mais pour dire : ça, c'est un sujet important, et il faut que vous le traitiez ! Et si vous le traitez n'importe comment, on le dira. Ça peut être l'aire qu'on respire, ça peut être le rôle du diesel, ou l'éducation des enfants à la nourriture… On est force de proposition. » Aujourd'hui, cet engagement permanent le mène très souvent des colonnes du Parisien à celles de La Provence en passant par des conférences ou débats : « mais ça, c'est parce que les journalistes sont fainéants. Lorsqu'ils ont trouvé le bon interlocuteur... », sourit-il


Un engagement très ferme, une volonté farouche d'être utile, une facilité à débattre des sujets qui le touche... Cet ancien troisième-ligne - « pas très glorieux mais qui mouillait le maillot » - a logiquement trouvé le prolongement de son activité en politique. Avec succès puisqu'il a été à deux doigts de devenir député européen, lors des Européennes de 2009. Avant de rebrousser chemin, après trois ans d'engagement au sein de la formation Europe Écologie les Verts : « Ce n'était pas mon monde. J'aime voir ce que je fais. Cette sensation de brasser du vent m'épuise. Un de mes gros défauts, c'est que je m'ennuis très, très vite. À la vitesse du son. Il faut que je puisse voir ce que je fais. Tu connais la maladie qui s'appelle la réunionite ? En politique, on en fait beaucoup… Et ? Et ben rien… Ça, ça ne peut pas aller dans ma vie. Il faut que je puisse me dire que, même si j'ai avancé d'un demi-millimètre, et bien j'ai avancé. Je n'étais pas le bon casting pour ce monde là. » Pressenti pour mener une liste à Aix-en-Provence lors des prochaines municipales, il n'en sera donc rien, finalement.


« les rugbymen, des patients très ambivalents »


Depuis l'été dernier, cet ami intime de Daniel Cohn-Bendit a retrouvé une bonne dose de sincérité en revenant à son premier amour, le rugby. « Là, on est vraiment dans une affaire d'hommes », explique Patrice Halimi, devenu médecin référent du Provence Rugby après une rencontre « extraordinaire » dans « cet Algeco surchauffé où il devait faire 40°C », avec Lucien Simon. Désormais, il traite les rugbymen, « des patients très ambivalents. Car un match de rugby, ça pique un peu quand même… Et tu t'attendrais à ce que, dans le cabinet, ils soient très rudes. Et ce n'est pas toujours le cas. Parfois même l'inverse : très, très, très douillets ». En tant que médecin référent, Patrice Halimi dit avoir trouvé « le job le plus formidable et le plus ingrat. Le plus formidable, parce que tu vois comment ça marche et ça, de façon très égoïste, c'est ce qui me passionne : tu vois comment on recrute un joueur, tu discutes avec les dirigeants, tu penses à l'organisation de la chose… Mais c'est aussi le job le plus ingrat parce que cette position-là fait que tu n'es pas aux soins les plus directs. Tu es un médecin qui dois penser, organiser, prévoir dans l'avenir. Un médecin référent, il a un service à faire tourner. Dans ma vision du médecin référent, tu dois être un peu à distance. Pour bien voir les choses. Pour moi c'est capital. Par exemple, c'est à moi d'aller voir l'entraîneur et de lui dire : "sa femme vient d'accoucher, il ne sera pas là ce week-end. Il va penser à son bébé". Pour voir tout ça, tu ne peux pas être la tête dans le guidon. C'est mon rôle d'être à la fois à l'intérieur de la machine et à la fois, pas scotché à l'action ». Au cœur de l'action pour amener les gens à réfléchir, voilà ce qui pourrait ressemble à une devise chez Patrice Halimi.


Toutes les informations du cabinet du Docteur Patrice Halimi sur le site web http://drpatricehalimi.fr/