Demain soir à l’occasion de la réception de Mont-de-Marsan, la génération 86, première championne de France de l’histoire de Provence Rugby, sera mise à l’honneur lors de cette belle soirée.
L’occasion pour les joueurs de se retrouver et pour les plus fidèles supporters, de se remémorer d’agréables souvenirs !
En attendant, voici la traditionnelle Chronique de l’Ancien :
L’histoire a un début…
Par Jean-Luc Chovelon
Ne me demandez pas d’être objectif, je n’en ai ni le pouvoir ni la capacité. Je vous dis ça parce que ce soir de match de gala face au leader du classement, vous allez être témoin d’une mise à l’honneur apéritive qui, croyez-moi, n’a rien d’anecdotique…
En 1986, le club aixois qui s’appelait alors Aix Rugby Club, a été champion de France. On était alors en 3ème division, ce qui, si on en reste au niveau de jeu, est assez loin des standards actuels. Mais ne vous méprenez pas : un titre national, c’est toujours du haut niveau humain. Surtout en rugby.
Cette année-là, donc, sous la baguette magique d’un nouvel entraîneur, tout juste débarqué de son Tyrosse natal après une longue halte à Orléans (il s’agit bien d’André Dupouy, avec sa valise en carton), une curieuse alchimie opérait au Jas-de-Bouffan. Le groupe assez disparate de joueurs que nous étions, mélange de vrais talents, de jeunes joueurs décomplexés, de besogneux de l’ombre, de grandes gueules à la limite du caractériel… ce conglomérat de joueurs et de personnalités allait devenir une équipe. Et pas n’importe laquelle.
« Nos adversaires successifs sont tombés face à nos certitudes. Parce qu’on ne pouvait pas perdre »
Deuxièmes à l’issue des matchs de poule, le parcours des Noirs étaient plutôt correct jusqu’à la fin de l’hiver. Pas de quoi, néanmoins, dessiner un rêve mais la sauce avait lentement pris consistance. Si nous nous étions effondrés au premier match de phase finale, cela n’aurait finalement rien eu d’étonnant. Non pas que nous ne méritions pas le bonheur qui nous tendait les bras mais bien parce que c’est lors des phases finales et de ces matchs couperets que nous devions glaner le supplément d’âme qui nous a ouvert la route d’un printemps radieux. Saint-Marcellin, Lons-le-Saunier, Mimizan, Bizanos, Châteauroux, Arudy, nos adversaires successifs sont tombés face à nos certitudes. Parce qu’on ne pouvait pas perdre. Nous étions des Pieds Nickelés et à chaque nouvelle blessure ou expulsion, le groupe continuait sa route comme si celle-ci avait été gravée dans la pierre. Nous aurions fait jouer le chauffeur du bus que nos performances auraient été identiques… Nous n’avions aucune raison de douter.
Il faudrait sans doute demander aux autres Anciens, à ce que vous honorerez ce soir avant le match contre Mont-de-Marsan, ce qu’ils pensent de cette épopée. Pour ma part, je suis sûr que ce titre a résonné comme la première grande joie de ce club. Et c’est à ce titre qu’il est fondateur. Ce bouclier a irradié de bonheur toute une génération de joueurs, de dirigeants, d’enfants, de supporters et, croyez-moi, c’est bien grâce à eux que vous êtes là aujourd’hui, dans ces tribunes qui s’élargissent pour supporter cette équipe qui n’a pas fini de grandir.
Jean-Luc Chovelon*
*) Jean-Luc Chovelon, ancien joueur du club, a longtemps été journaliste avant de se consacrer à l’écriture pour les entreprises comme pour les particuliers. Plus de renseignements sur son site chovelon.com.