Au moment d’affronter Narbonne, sa ville de cœur, ce qui constituera le dénouement de ce championnat 2015/2016 de Pro D2, le moins que l’on puisse dire, c’est que Marc Delpoux n’est pas confiant. Agacé par le comportement de ses joueurs à l’entraînement, il espère néanmoins un sursaut pour aller chercher un maintien qui, on le sait, dépendra aussi de ce qui se passera du côté de Dax.
Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous…
(il coupe) Je trouve qu’on n’est pas bien du tout. C’est une période compliquée parce qu’on a l’impression que l’extra-sportif est en train de prendre le dessus sur le sportif.
Vous faites référence à la situation de Bourgoin ? (cette semaine, le journal Midi Olympique a annoncé une relégation administrative du CSBJ, ndlr)
Je fais référence à beaucoup de joueurs qui ne connaissent pas leur futur. On ne sait pas si on sera en Fédérale 1, on ne sait pas si on sera en Pro D2… C’est donc une problématique interne et externe. Et ça se voit. Entre la qualité des entraînements de la semaine dernière et celle de cette semaine, c’est le jour et la nuit. C’est ce qui est très inquiétant. On connait la problématique, on est en plein dedans. Je l’ai dit aux joueurs : il reste 80 minutes, on ne connait pas l’avenir de tout le monde mais il faut faire le job. Mais très franchement, vu la composition d’équipe des Narbonnais et vu l’entraînement qu’on a fait aujourd’hui (interview réalisé vendredi, ndlr), j’avoue que je ne vais pas passer une bonne nuit.
« Je serai obligé de me renseigner »
Le public pourra cependant compter sur un fort soutien du public, il n’y a plus de place assise à vendre…
On connait la ferveur de notre public, on connait leur fidélité parce que c’est toujours pratiquement plein, on sait qu’il va manquer des places parce qu’on m’appelle pour en avoir (sourire)… Mais le problème, c’est qu’on n’a pas la pression ! On avait la pression contre Mont-de-Marsan et on avait fait une belle partie. Pareil pour Albi. Aujourd’hui, je n’ai pas ce ressenti. J’ai peur que le public nous soit fidèle, mais que nous, nous ne soyons pas fidèle à notre public. Je ne suis pas alarmiste. J’ai l’habitude de dire les choses et d’avoir un ressenti et là, le ressenti, il n’est pas bon. Je l’explique, mais je ne le comprends pas. Aujourd’hui, il faut qu’on finisse le job et le job, c’est de battre Narbonne. Et les joueurs, aujourd’hui, ont d’autres préoccupations que de savoir si on va battre Narbonne. Et ça, ça m’agace.
Tu vas regarder ton téléphone pendant le match ?
On sera obligé. Je serais obligé de me renseigner, en seconde mi-temps, pour savoir s’il faut prendre des risques ou pas. Après, si les Dacquois gagnent, ils l’auront mérité. Ils ont gagné trois fois à l’extérieur et malheureusement chez nous. C’est celui-ci qui fait la différence. Mais ils ont mis la force, le courage, malgré une saison compliquée puisqu’ils ont su qu’ils étaient repêchés au dernier moment. Je dis bravo aux Dacquois. Bravo aux Tarbais aussi. Ces équipes-là se sont battues d’une façon extraordinaire et aujourd’hui, il est certain que Dax, peut-être, mérite plus que nous de rester en Pro D2. Ne pas atteindre l’objectif, ce serait embêtant, mais ne pas gagner Narbonne m’insupporterait au plus haut point.