Dans l’effectif, il est le seul joueur à avoir déjà travaillé sous les ordres de Marc Delpoux. Si, à l’époque, le pilier espagnol n’avait pas forcément les faveurs du coach, de l’eau a coulé sous les ponts depuis cette période et Jesus Moreno Rodriguez s’apprête à enchaîner une deuxième titularisation consécutive. Sans aucune rancune, donc, il parle de cette étape commune, mais pas seulement, aussi de cette rencontre face à Mont-de-Marsan, à jouer ce soir. En espérant se servir de la dynamique enclenchée fin 2015.
Jesus, cette trêve qui a suivi la victoire face à Bayonne n’est-elle pas arrivée au mauvais moment ?
Non, je ne pense pas. Il fallait aussi se reposer. Il ne fallait pas céder à l’euphorie qui a suivi Bayonne. Même si on a besoin de travailler avec le nouveau coach, ce n’était pas mal de prendre du recul : regarder ce qu’on a fait de bien, et de pas bien. Parce qu’on n’a pas tout fait bien. Et travailler tout ça pour cette rencontre qui arrive face à Mont-de-Marsan.
Tu es le seul joueur de l’effectif à avoir déjà travaillé avec Marc Delpoux. Est-ce que tu peux nous rappeler le contexte…
C’était lorsque j’étais à Bordeaux-Bègles (saison 2009-2010), c’était alors mon premier contrat professionnel en ProD2. C’est rigolo parce qu’il était arrivé un peu de la même façon, en cours de route déjà. Ça ne se passait pas trop bien et il avait repris les choses en mains. Comme entraîneur, je trouve qu’il n’a pas beaucoup changé, il a gardé sa méthode : un entraîneur très tactique, qui analyse beaucoup, notamment avec la vidéo. Il s’appuie beaucoup sur la vidéo pour agresser les équipes, travailler en fonction de ce qu’on a besoin pour les battre, et pour ne pas être vulnérables.
A la fin de cette saison, Marce Delpoux n’avait pas tenu à te conserver dans l’effectif. Pour ses deux premiers matchs aux commandes de l’équipe, tu es deux fois titulaire… Avez-vous abordé ce passage commun de votre carrière ?
Non, on en n’a pas spécialement parlé. Six ans se sont écoulés. Moi, à l’époque, je n’étais pas assez professionnel. Je venais d’un centre de formation très performant, celui de Clermont, mais je n’étais pas encore formé. Il m’a fallu voir les choses d’une autre manière. 6 ans se sont écoulés depuis : je ne pense pas être le même joueur et je ne pense pas, non plus, qu’il soit le même entraîneur. Lui aussi a vu beaucoup d’autres choses. Je ne pense pas du tout qu’il soit venu avec des préjugés, il m’a juste averti avant Noël qu’il ne fallait pas que je prenne de poids (sourire). Aujourd’hui, je fais juste mon maximum pour rester dans l’équipe, je ne pense pas à autre chose. Pour apporter ce que je sais faire.
Ce soir, c’est Mont-de-Marsan. Qu’est-ce qui ressort de l’analyse de cette équipe ?
C’est une équipe classique de ProD2 : physique, très engagée. Avec beaucoup d’appuis sur les mauls et la mêlée. Qui travaille beaucoup avec un jeu à une passe, et qui agresse dans la zone près du 10. Il va falloir être prêt à combattre. Surtout vu les conditions, qui devraient leur convenir : avec de la pluie, de la boue… Ils vont se sentir forts, à nous d’apporter des choses pour les déstabiliser.
« En tant que promu, tous les calendriers auraient été difficiles »
L’objectif de ce voyage dans les Landes ? Ramener quelque chose pour conserver la bonne dynamique enclenchée fin 2015 ?
Marc (Delpoux) nous a dit les choses très clairement : l’objectif c’est d’engranger des points, quelque soit le match. 1, 2, 4 ou 5… à chaque match il nous faudra des points. Ça suffit de repartir de chez nos concurrents directs avec zéro point ! Et moi je vois toujours les choses de la façon suivante : lorsque le match commence, il y a 0-0, et gagner n’est jamais impossible. On n’envisage pas autre chose de toujours essayer de faire le meilleur résultat possible : ce qui veut dire gagner.
D’autant que le calendrier qui se profile ensuite (réception de Perpignan, double déplacement à Béziers puis Carcassonne, réception d’Aurillac, déplacement à Lyon, ndlr) à tout du parcours du combattant…
Oui c’est vrai, mais bon… Pour nous, en tant que promu, tous les calendriers auraient de toute façon été difficiles. Quand Colomiers vient chez nous, par exemple, on ne se dit pas que ça va être plus facile ! Chaque match sera très difficile pour nous, on le sait. A nous de conserver la bonne dynamique débutée face à Bayonne pour enchaîner.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2016 ?
Des nuits complètes (Jesus Moreno Rodriguez est papa de jumeaux depuis la fin de l’année 2015). Que mes enfants me laissent dormir ! (rires) Ça, et la santé de ma famille, et ça ira très bien.