Provence Rugby 15 – 22 Colomiers : Les temps sont durs

Même s’ils inscrivent un essai de plus que leurs adversaires, les Noirs n’auront pas montré assez de consistance pour l’emporter. Il y a désormais urgence.

Provence Rugby 15 – 22 Colomiers. Pelouse humide. Temps frais. 2800 spectateurs. Score à la mi-temps : 8 – 9. Arbitre : Julien Castaignède (Côte d’Argent). Pour Provence Rugby : 2 essais (Vallejos 40′, Hecker 77′), 1 pénalité (Bouillon 3′), 1 transformation (Boulogne 78′). Pour Colomiers : 1 essai (de pénalité 56′), 5 pénalités (Skrela 7′, 12′, 31′, 46′, 61′), 1 transformation (56′). Cartons jaunes : Molcard (50′) et Ma’afu (59′) pour Provence Rugby, Maurino (77′) pour Colomiers.

Composition des équipes

Provence Rugby : Ma’afu, Tuapati, Moreno Rodriguez – Nasiga, Vallejos – Driollet, Molcard, Bornman (cap.) – Berger (m), Bouillon (o) – Poujol, Swanepoel, Marrou, Caneda – Cestaro. Remplaçants : Colliat, Zakashvili, Guillaume, Potente, Boulogne, Hecker, Labarthe, Albertse.

Colomiers : Weber, Rioux, Roux – Bezian, Memain – Beco, Puech, Macovei – Inigo (m), Skrela (o) – Sitauti, Nicot, Maurino, Voretamaya – Coll. Remplaçants : Turashvili, Dubois, Chartier, Fa’amatuainu, Lagain, Hilsenbeck, Neveu, Delmas.

Le contexte

bornmanTrois défaites consécutives et une place de relégable plus tard, la situation devient urgente pour le Provence Rugby. Pour cette rencontre, le staff a pu composer avec un effectif qui s’est sérieusement remplumé. Titulaires au coup d’envoi, Cestaro, Caneda et Ma’afu foulent, pour la première fois en compétition officielle, la pelouse du stade Maurice-David. Côté columérin, la pression est beaucoup moins forte avec une jolie 7ème place. Les partenaires de l’ancien Aixois Cedric Coll (titulaire à l’arrière) sortent invaincus d’un doublon ardu face à Bayonne puis Perpignan (deux matchs nuls) lors de leurs deux dernières sorties.

Le scenario

La bonne entame de match, qui avait permis aux Noirs de remonter tout le terrain et d’obtenir une pénalité dès la 3ème minute (3-0, Bouillon) au bout d’une douzaine de temps de jeu, n’aura pas duré. Derrière, les Columérins, grâce à une belle alternance avants-trois quarts, maîtrisent la deuxième période et se créent quelques situations très dangereuses. Elles ne sont concrétisées que par la botte de David Skrela (3-9, 31′) et c’est presque un miracle de voir les Provençaux revenir dans la partie, juste avant la pause, grâce à un essai signé Tomas Vallejos au terme de plusieurs séquences pleine d’à-propos. Comme quoi, à chaque fois que les Noirs mettent la main sur le ballon, qu’ils prennent leur temps, ils avancent. 8 à 9 à la mi-temps, c’est quand même la cour des miracles…

Mais le secteur de la touche aura été rédhibitoire ce soir. De mémoire, ce sont 6 lancers perdus (4 en une petite vingtaine de minutes en première période). Le public venu une nouvelle fois en nombre, se mettant même à applaudir ironiquement un lancé capté par Bornman (photo ci-dessus) en milieu de seconde période… Cette deuxième mi-temps aura manifestement assis la domination columérine avec un Skrela en formidable animateur de jeu. L’essai de pénalité inscrit sur mêlée (56′) venant définitivement assommé les Aixois, qui se sabordaient en prenant deux cartons jaunes (Molcard puis Ma’afu). Baptiste Hecker (77′) aura bien eu une jolie réaction en fin de match, mais c’était trop tard et, de toute façon, les Noirs ne méritaient pas mieux ce soir. Malgré un essai de plus que son adversaire du jour ! Comme quoi…

 

Un homme dans le match     Lucas Caneda

Dans le cafard ambiant, Lucas Caneda a fait plaisir à voir. Dynamique, ne se contentant pas de rester dans son couloir d’aile, hargneux, plaqueur et avec un enthousiasme débordant, Lucas Caneda a réalisé, pour une première devant son public, une performance plus qu’honorable. Avec son casque et son petit gabarit, l’Argentin ne passe pas inaperçu, mais c’est aussi parce qu’il est une belle satisfaction depuis deux matchs.

Les conséquences

Les victoires de Dax et de Biarritz creusent un premier « trou » entre les deux relégables, le Provence Rugby et Tarbes, et la zone de flottaison. Les Noirs sont désormais à 5 points de leur objectif. Si, bien entendu, rien n’est perdu, chaque journée qui passe va devenir vitale. A commencer par le déplacement, vendredi prochain, à Bourgoin, qui vient d’encaisser un cinglant 46 à 0 sur la pelouse de Béziers. De son côté, Colomiers valide le bon match nul obtenu à Perpignan la semaine dernière.

La réaction

Christian Labit : « Je ferai tout pour que le groupe réussisse »

Christian Labit (entraîneur Povence Rugby, répondant à La Provence) : « (Vous sentez-vous menacé ?) Non, être entraîneur c’est un plaisir, du bonheur. Après, j’ai toujours pris mes responsabilités. J’assumerai. Je n’ai pas besoin d’un président pour me menacer. Je suis assez grand pour me menacer tout seul (sourire), et être conscient de faire les choses qu’il faudra, s’il faut les faire. Je prendrai les décisions qu’il faudra pour préserver le groupe. Mais ce serait aussi s’échapper d’un moment dur et c’est un peu facile d’agir ainsi. Ce n’est pas ma façon de faire ni ma nature. Je préfère partir quand ça va bien. Aujourd’hui, je suis juste menacé d’être à la tête d’un groupe qui risque de descendre en Fédérale 1. La menace, c’est ça. Le reste… L’objectif, c’est celui du club et je ferai tout pour que le groupe réussisse  ».