Provence Rugby 8 – 60 Lyon : Sans exister
Au bout d’une rencontre à sens unique, Provence Rugby encaisse une sévère défaite. Dans un stade Maurice-David qui avait une nouvelle fois fait le plein, ça fait mal. Mais Bonnaire, Nalaga, Porical ou encore l’atomique Arnold étaient beaucoup trop forts.
Provence Rugby 8 – 60 Lyon. 4500 spectateurs. Pelouse humide. Temps frais. Score à la mi-temps : 3 – 20.Arbitre : Thierry Mallet. Pour Provence Rugby : 1 essai (Swanepoel 80’), 1 pénalité (Bouillon 23’). Pour Lyon : 8 essais (Arnold 20’ 52’ 74’ 78’, Bonnefond 39’, Paea 44’, Nalaga 48’, Fourie 60’), 2 pénalités (Brett 34’, 40’), 7 transformations (Brett 20’, 30, 45’, 49’, 52’, 60’, Gondrand 78’)
Composition des équipes
Provence Rugby : Ndiaye, Tuapati, Moreno Rodriguez – Potente, Vallejos – Driollet, Molcard, Bornman (cap.) – Berger (m), Swanepoel (o) – Tabualevu, Mika, Vakacegu, Labarthe – Bouillon. Remplaçants : Lescadieu, Zakashvili, Nasiga, Havea, Levy, Longépée, Boulogne, Cotter.
Lyon : Du Preez, Fitzpatrick, Attoub – Basson, Njewel – Bonnaire, Puricelli, Fearns – Lorée (m), Bret (o) – Nalaga, Bonnefond, Paea, Arnold – Porical. Remplaçants : Paulo, Buckle, Tuifua, Fourie, Durand, Regard, Gondrand, Tui.
Le contexte
Dans une spirale positive, Provence Rugby se voit proposer aujourd’hui ce qui se fait de mieux dans ce championnat de Pro D2. Après huit journées, le LOU a pour l’instant confirmé les attentes placées en lui et son statut de favori incontesté. Pour ce déplacement, l’actuel leader n’a pas fait d’impasse et l’on retrouve la grande majorité des vedettes qui composent son effectif, Julien Bonnaire et Napolioni Nalaga en tête. Côté aixois, on note la titularisation surprise d’Akuila Tabualevu à l’aile. Kevin Boulogne, lui, doit renoncer au dernier moment pour une douleur survenue hier lors de la mise en place. Sonny Cecot le remplace dans la groupe. Un match comme une confirmation sur le terrain d’une domination sur le papier ?
Le scenario
Un scenario a sens unique, si l’on excepte les 20 premières minutes lors de laquelle Provence Rugby aura fait mieux que se défendre. Tabualevu est même à deux doigts d’aplatir après un joli petit coup de pied par dessus son vis-à-vis. Mais sur une pénalité récoltée sous les perches lyonnaises, Julien Berger tente de jouer vite mais sa passe est interceptée à 5 mètres de l’en-but lyonnais. Le supersonique Toby Arnold aplatit 100 mètres plus loin, de l’autre côté du terrain. Un coup de massue.
Derrière, le LOU inscrit 7 essais supplémentaires sans qu’il n’y ait rien à redire, dont 4 au final pour le seul Arnold ! Réduit à 14 pour un carton jaune infligé à Labarthe juste avant la pause, les Rhodaniens auront fourni leur effort en tout début de seconde mi-temps avec 3 essais inscrits en 10 minutes à peine. Puis déroulé. Car les boulevards se sont alors créés dans la défense aixoise, avec des plaquages manqués qui se font de plus en plus nombreux.
Le Provence Rugby sauve l’honneur en toute fin de match grâce à un essai du valeureux Swanepoel, qui s’arrache en bout de ligne. La fête était belle, il n’y avait plus un seul siège de disponible, mais le LOU était vraiment trop fort. On regrette seulement que les Noirs n’aient pas réussi à offrir un peu plus de résistance…
Un homme dans le match Toby Arnold
Déjà meilleur marqueur d’essais avant cette rencontre avec 4 réalisations, l’ailier lyonnais a… doublé son total ce soir et s’envole en tête de ce classement. Ce Néo-zélandais, ancien international à 7, a affiché une vitesse incroyable tout au long de la rencontre. Il inscrit 4 essais au total et a éclaboussé cette rencontre de sa classe.
Les conséquences
Entre une équipe à peine sortie de la Fédérale 1 et une autre à peine descendu du Top 14, l’écart était gigantesque ce soir. Avec plus de 50 points d’écart, le score est très lourd. Dans ces cas-là, il est de bon ton de dire que « les Noirs devront se servir de cet échec pour rebondir ». Mais c’est une réalité. La victoire de Bourgoin hier face à Aurillac a quant à elle une double conséquence : plonger le Provence Rugby dans la zone rouge et voir Lyon s’envoler en tête du classement. Avec désormais 8 points d’avance, l’histoire retiendra que c’est peut-être à Maurice-David que le LOU a définitivement assis sa suprématie sur ce championnat de ProD2.
La réaction
Christian Labit : « psychologiquement, on a craqué »
Christian Labit (au micro de France 3) : « (comment on essaye de rebondir après un tel score ?) C’est compliqué. En toute honnêteté, je ne l’ai jamais vraiment vécu. Il va falloir que je trouve les solutions, un message, des mots à leur dire. Aujourd’hui, on a joué une belle équipe, si ce n’est la meilleure du championnat. Ce qui est dommage, c’est ce début de match qui, s’il ne nous aurait pas permis de gagner, nous aurait permis d’exister un peu plus si nous l’avions mieux géré. Parce qu’on est sur le point de marquer et c’est eux qui le font. Psychologiquement, la suite est difficile. Après, il ne faut pas se cacher derrière un essai raté… On est conscients du niveau dans lequel on fonctionne. On arrive d’un niveau en-dessous et lorsqu’on joue une équipe qui a deux niveaux de plus, la différence, dans ce sport, se fait remarquer par un score fleuve. En revanche, ce score est quand même dur parce que je ne pense pas qu’il y ait 60 points entre nous deux. Mais psychologiquement, on a craqué, et il n’y avait plus rien à faire ».